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Les cours du blé s’envolent sur le marché européen après l’interdiction de l’Inde d’exporter

Malgré ses promesses de « nourrir le monde », le premier ministre indien a interdit l’exportation du blé samedi 14 mai, pour tenter de contenir l’envolée des prix et d’assurer la sécurité alimentaire du sous-continent.

Par  (New Delhi, correspondante)

Publié le 17 mai 2022 à 10h30

Temps de Lecture 3 min.

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Des ouvriers déchargent des remorques de blé près d’Amritsar, dans le nord-ouest de l’Etat du Pendjab, le 16 avril.

C’est une volte-face brutale. Narendra Modi a décidé d’interdire l’exportation de blé, samedi 14 mai, avec effet immédiat. Dix jours auparavant, le premier ministre indien, en tournée en Europe, avait assuré à ses homologues occidentaux que l’Inde allait « nourrir le monde ». « Chaque fois que l’humanité est confrontée à une crise, l’Inde trouve une solution », avait clamé Modi devant la diaspora indienne à Copenhague. Le gouvernement indien avait annoncé dans la foulée qu’il envoyait des délégations commerciales dans un certain nombre de pays, au Maroc, en Tunisie, en Indonésie, en Turquie, pour explorer les possibilités d’exportation de blé.

Les conséquences de la décision du premier ministre indien ont été immédiates : les prix ont flambé sur le marché européen, lundi 16 mai. Le cours du blé a atteint 438,25 euros la tonne à la clôture, un record. Le marché mondial avait déjà été considérablement perturbé par l’invasion de l’Ukraine par les Russes, les deux pays représentant près d’un tiers des exportations mondiales. Les cours du blé ont augmenté de plus de 40 % depuis le début de l’année.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’Inde sous la menace du retour de l’inflation

Le gouvernement de Narendra Modi a eu bien du mal à ajuster sa communication pour justifier ce revirement qui a provoqué l’ire des membres du G7. Officiellement, l’Inde justifie son changement de politique par sa volonté de contrôler sur son propre territoire l’inflation des prix à la consommation qui a atteint en avril 7,79 %, son plus haut niveau depuis huit ans, en raison de la hausse des tarifs des denrées alimentaires et des carburants. Selon le secrétaire indien au commerce, BVR Subrahmanyam, chargé d’expliquer le changement de pied du gouvernement aux médias, des régions ont vu le prix du blé et de la farine augmenter de 20 % à 40 % ces dernières semaines.

Opérations spéculatives

Le gouvernement espère freiner les opérations spéculatives des négociants sur le blé. Cette décision intervient, en effet, dans un contexte de baisse des stocks nationaux de la céréale constitués par le gouvernement chaque année pour assurer la sécurité alimentaire et son système de distribution publique. Chaque mois, 700 millions de pauvres reçoivent des produits essentiels gratuits ou subventionnés. Mais cette année, les agriculteurs ont préféré vendre à des négociants privés qui proposent des prix plus intéressants que le prix minimum garanti par le gouvernement. Les prix du blé en Inde ont atteint sur certains marchés 25 000 roupies (308 euros) la tonne, bien au-dessus du prix de soutien minimum à 20 150 roupies.

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